Isabelle Huppert passe son enfance à Ville d'Avray avec un père PDG d'une entreprise de coffres-forts, une mère prof d'anglais, ses trois soeurs et son frère. Inscrite au conservatoire de Versailles par sa mère, elle remporte un premier prix d'interprétation pour Un caprice de Musset. Après une licence de russe, elle suit des cours au Conservatoire d'art dramatique. Isabelle Huppert, qui débute au cinéma dans Faustine et le bel été de Nina Companeez, trouve très tôt des seconds rôles dans quelques films marquants des années 70 (Les Valseuses en 1974, Le Juge et l'Assassin, Dupont Lajoie). En 1976, elle est Pomme, apprentie coiffeuse à la tristesse insondable, dans La Dentellière de Goretta, une oeuvre délicate qui la révèle au grand public. Deux ans plus tard, elle reçoit, à 25 ans, le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes pour son rôle de parricide dans Violette Nozière de Claude Chabrol. Dès lors, Isabelle Huppert tourne avec les cinéastes français les plus exigeants, notamment Godard (Sauve qui peut la vie en 1980, puis Passion) et Pialat (Loulou, 1980), ce qui vaut à cette comédienne discrète une image d'intellectuelle. Elle se montre pourtant à l'aise dans les registres les plus variés, de l'ambiguité (Eaux profondes) à la fantaisie (La Femme de mon pote). Partie à Hollywood pour jouer dans La Porte du paradis, le western maudit de Michael Cimino, l'actrice, qui acquiert une renommée internationale, est bientôt dirigée par Wajda, Ferreri et Losey. Parallèlement, les succès de Coup de torchon de Tavernier et de Coup de foudre de Diane Kurys assurent sa popularité en France.Isabelle Huppert poursuit une fructueuse collaboration avec Chabrol qui semble avoir trouvé, avec cette actrice subtile jusqu'au vertige, une interprète idéale : elle incarne pour lui Madame Bovary, mais aussi une faiseuse d'anges (Une affaire de femmes), une postière criminelle (La Cérémonie) -deux films pour lesquels elle est primée à Venise en 1988 et 1995- une patronne perverse (Merci pour le chocolat), et une juge opiniâtre (L' Ivresse du pouvoir). A partir des années 90, Huppert explore les frontières entre raison et folie, à travers ses rôles chez Schroeter, Mazuy (Saint-Cyr), mais aussi lors de ses incursions dans la comédie (8 femmes, Les Soeurs fâchées). Récompensée à Cannes en 2001 pour sa composition de Pianiste frustrée chez Haneke, elle tourne avec la fine fleur du cinéma d'auteur français (Doillon, Jacquot, Assayas), et quelques Américains iconoclastes (Hartley, Russell). En 2005, à l'occasion de la presentation à Venise de Gabrielle, elle reçoit un Lion spécial pour l'ensemble de sa carrière.
mai 31, 2008
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